Adaptations des oiseaux marins de l’Arctique aux contraintes environnementales dans le contexte des changements climatiques
Il est essentiel d’aboutir à une meilleure compréhension des processus écologiques en Arctique, alors que cette zone est frappée de plein fouet par les changements globaux. A ce titre, nous étudions l’écophysiologie des mergules nains (Alle alle), les oiseaux marins les plus abondants de l’Arctique et des bioindicateurs avérés de l’impact des changements environnementaux sur les écosystèmes marins à l’échelle de l’Atlantique nord. Par le biais d’un programme d’étude à long terme des mergules nicheurs au Groenland est (Terre de Liverpool) en place depuis 2005, mais aussi de travaux de biologie expérimentale, de modélisation et de mise en réseau de données à l’échelle de la communauté des oiseaux marins de l’Arctique, nous testons les hypothèses suivantes : (1) les changements environnementaux en cours affectent le statut trophique, l’écologie de la recherche alimentaire, la performance de reproduction, la condition corporelle et la survie multi-annuelle des mergules nains pendant la saison de reproduction. (2) les changements climatiques en cours affectent l’écophysiologie de la migration chez les mergules nains au cours de leur hivernage en Atlantique nord. (3) le réchauffement climatique, la disparition des glaces de mer et la contamination au mercure ont des effets synergiques sur l’écophysiologie des mergules nains et des autres oiseaux marins de l’Arctique (4) la communauté des oiseaux marins de l’Arctique fonctionne comme un réseau naturel de suivi des contaminants historiques et émergents. (5) les changements climatiques passés et la compétition avec d’autres oiseaux marins et avec les mammifères marins ont eu une incidence plus forte sur les tailles de populations de mergules que le réchauffement global actuel. L’ensemble de nos travaux participent au Circumpolar Biodiversity Monitoring Programme (CBMP) du groupe Conservation of Arctic Flora and Fauna (CAFF) du Conseil de l’Arctique, et correspondent ainsi étroitement aux souhaits des peuples de l’Arctique en matière de recherche environnementale.