29 avril 2025
La communauté scientifique connaît les difficultés budgétaires que l’Institut polaire rencontre actuellement : en déficit lors des dernières années, l’équilibre financier de l’Institut est mis à mal par des prélèvements sur le fond de roulement pour assurer ses missions de soutien à la recherche scientifique dans les régions polaires et subpolaires. En 2024 déjà, l’hypothèse d’une année « blanche », c’est à dire sans mise en œuvre de projets scientifiques sur le terrain, pour équilibrer son budget avait été envisagée.
Malgré les nombreuses alertes émises à ce sujet, nous avons appris, il y a une dizaine de jours, que notre subvention de service public pour l’année 2025 n’a pas été rehaussée à un niveau permettant d’assurer l’ensemble de nos missions, indiquant que nous finirons l’année avec un déficit de plusieurs millions d’euros.
Cette annonce nous amène à prendre la douloureuse décision de réduire l’envergure de la campagne d’été 2025-2026 afin de limiter l’ampleur du déficit de l’Institut polaire.
En complément d’une diminution des activités du siège, dont l’impact économique sur le déficit reste faible au regard des contraintes qu’elle induit dans l’accompagnement des projets scientifiques, cette réduction se traduit par :
Notre mission est de soutenir la recherche dans les régions polaires. Pour limiter l’impact de cette décision sur les projets scientifiques, nous avons analysé les besoins en personnels techniques. Dans la plupart des cas, nos équipes techniques sont déjà réduites au strict minimum pour la maintenance des stations depuis plusieurs années, et la grande diversité des métiers et expertises que nécessite l’entretien des installations édicte nos recrutements.
Dans ce contexte, nous ne sommes pas en capacité cette année de déployer en Antarctique tous les projets scientifiques ayant été validés par la Commission d’évaluation des projets scientifiques, et avons opté pour une mise en œuvre uniquement, en version réduite, des observatoires labellisés par le CNRS, et des projets pour lesquels nous sommes contractuellement engagés vis-à-vis de partenaires nationaux et internationaux.
Si nos espoirs portent sur une réhausse pérenne du budget de l’Institut, qui permettrait un retour à la normale pour les saisons à venir, nous n’avons aujourd’hui aucune visibilité nous permettant d’établir des scénarios futurs pour les projets qui ne seront pas implémentés cette année.
Ce sont des choix difficiles à faire, qui ont toutefois eu l’avantage d’alimenter nos échanges sur des propositions réalistes de révision du fonctionnement de l’agence de moyens qu’est l’Institut polaire. Notre personnel reste engagé aux côtés des équipes scientifiques. Nous espérons pouvoir compter sur leur support pour porter conjointement les voix de la recherche et de la logistique polaire, et que ces propositions soient entendues par les pouvoirs publics afin de tracer une feuille de route ramenant la recherche polaire à une place compatible avec les ambitions françaises.
La direction et les équipes de l’Institut polaire français