INTERACTIONS (projet à long terme) : Un projet circumpolaire conjoint pour mesurer et prédire les impacts en cascade de la ” Trophique indirecte dans les communautés de vertébrés terrestres arctiques “. Période 2023-2026 (lié à notre projet financé par l’ANR) : PArental Care Strategies (PACS) of arctic shorebirds : conséquences de l’interaction entre les conditions abiotiques et les interactions prédateurs-proies sur le succès de la reproduction
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INTERACTIONS (projet à long terme) : Un projet circumpolaire conjoint pour mesurer et prédire les impacts en cascade de la ” Trophique indirecte dans les communautés de vertébrés terrestres arctiques “. Période 2023-2026 (lié à notre projet financé par l’ANR) : PArental Care Strategies (PACS) of arctic shorebirds : conséquences de l’interaction entre les conditions abiotiques et les interactions prédateurs-proies sur le succès de la reproduction

Il est largement admis que les changements climatiques (CC) influencent profondément la biodiversité, et prévoir les conséquences de ces changements sur les espèces et leurs écosystèmes est un défi majeur pour les écologistes. La plupart des études se sont concentrées sur les effets du CC sur la phénologie et la physiologie des organismes, ainsi que sur les changements de leurs aires de distribution. Cependant, les études sur le comportement des individus et les interactions entre espèces restent rares. Dans le contexte actuel du CC, la compréhension du rôle des facteurs abiotiques et biotiques dans l’évolution du comportement des espèces reste une des questions majeures pour les écologistes. Les facteurs abiotiques (y compris la température, les précipitations, l’enneigement et, par extension, la productivité primaire) ont un impact direct sur le succès de la reproduction des oiseaux et devraient induire une modulation des stratégies de soins parentaux (PArental Care Strategy ; PACS). Cependant, les PACS peuvent également être influencées par des interactions proie-prédateur telle que la prédation. Par ailleurs, les réponses individuelles (y compris les PACS) aux modifications des facteurs abiotiques et aux interactions interspécifiques sont souvent étudiées séparément, alors qu’elles peuvent agir en synergie. Par conséquent, il est essentiel de comprendre les interactions entre les facteurs abiotiques et les interactions biotiques pour évaluer les réponses comportementales individuelles face aux CC en cours.

En Arctique, deux stratégies principales de PACS existent chez les limicoles : les soins biparentaux, dans lesquels les deux parents partagent les tâches d’incubation, et les soins uniparentaux, dans lesquels un seul adulte couve les œufs. L’allocation du temps pendant la période d’incubation résulte alors vraisemblablement du meilleur compromis entre le maintien de la température des œufs, les besoins en énergie des adultes reproducteurs et le risque de prédation du nid. Parce que l’Arctique se réchauffe plus rapidement que tout autre endroit sur Terre, cette région et ses espèces sont fortement exposées aux CC et sont particulièrement bien adaptées pour répondre à nos questions.

Ce projet est la suite de notre projet “INTERACTIONS-1036″ financé par l’Institut Polaire Français-IPEV entre 2011 et 2022. Durant la durée de ce projet, nous voulons placer les limicoles au centre de notre projet en interaction avec un prédateur généraliste (le renard arctique) et sa principale espèce proie (le lemming), en nous concentrant sur l’étude de leurs stratégies d’incubation dans le contexte actuel de changement des conditions abiotiques. En s’appuyant sur les résultats du précédent projet ” Interactions ” et grâce à nos collaborations de longue date avec d’autres équipes de recherche internationales, nos objectifs de recherche sont doubles :

– Comment les limicoles atténuent le compromis entre l’incubation et la recherche de nourriture comme une réponse adaptative aux conditions climatiques locales et à la disponibilité de la nourriture.

– Comment les variations spatiales et temporelles du risque de prédation par les prédateurs, principalement les renards arctiques, ont un impact sur les stratégies d’incubation, le succès de la reproduction et la distribution des limicoles.

Dans les années à venir, nous souhaitons intégrer nos résultats dans un modèle synergique afin d’évaluer l’importance relative des facteurs abiotiques et des interactions inter-spécifiques dans l’explication des taux de prédation observés sur les nids des limicoles.