Etude du forage solaire sur l’holocène à partir d’un nouveau forage glaciaire à Dôme C
Le forçage solaire est l’un des principaux forçages climatiques naturels avec les gaz à effet de serre, l’insolation ou le forçage volcanique. Au cours du dernier millénaire, les minima d’activité solaire coïncident souvent avec des périodes d’activité volcanique intense rendant ambiguë, l’attribution des variations climatiques à l’un ou à l’autre (IPCC, 2013). Ceci ne devrait pas être le cas pour les millénaires précédents. Les informations recueillies sur la variation du forçage solaire dans le passé et jusqu’à aujourd’hui, peuvent être utilisées dans les modèles climatiques et ainsi permettre de mieux contraindre la part du changement climatique actuel d’origine naturelle et celle d’origine anthropique. Il existe différents indicateurs de l’activité solaire tels que les valeurs d’irradiance mesurées par satellite depuis 30 ans ou les taches solaires observées à la surface du Soleil depuis le début du 17ème siècle mais pour les époques plus lointaines, seuls les isotopes cosmogéniques tels que le béryllium-10 (10Be), peuvent fournir des indications sur l’activité solaire passée. L’objectif de ce projet est de proposer une nouvelle reconstruction de l’activité solaire au cours de l’Holocène, notre interglaciaire actuel. Cette reconstruction sera basée sur un enregistrement de 10Be à haute résolution à partir d’une nouvelle carotte de glace de 350m forée sur le site de Concordia-Dôme C. Pour que cet enregistrement devienne une référence, nous mettrons en oeuvre une nouvelle approche basée sur l’étude croisée de nombreux indicateurs enregistrés dans la glace et examinés à une résolution temporelle rarement atteinte par le passé. De nombreuses données seront collectées sur les variations de concentrations en gaz traces (monoxyde de carbone, méthane), les variations de température locale, les sources d’humidités, le forçage volcanique, la fréquence des feux de biomasse, les sources de poussières ou l’origine des masses d’air qui atteignent la base de Concordia-Dôme C. Les équipes expertes dans chacun de ces domaines interviendront dans ce projet grâce à la mise en place d’une collaboration franco-italienne impliquant trois laboratoires français, le CEREGE, le LGGE et le LSCE, et trois instituts de recherche italiens (Milan, Venise, Rome). Ce projet contribuera aux priorités du consortium IPICS (past 2kr), Antarctique 2k (PAGES 2K) et pourrait apporter des éléments de réponses à deux des six questions scientifiques récemment soulevées par le Comité Scientifique de Recherches en Antarctique (SCAR) (question 1 : définir la portée globale de l’atmosphère de l’Antarctique et de l’océan Austral et la question 3: révéler l’histoire de l’Antarctique). Le projet IPEV SolarIce a débuté lors de la saison d’été 2015/2016. La profondeur de 350m initialement prévue pendant la saison n’a pas pu être atteinte à cause d’une série de dysfonctionnements des deux carottiers utilisés. Pour l’instant, 215m ont été forés. La saison 2016/2017 sera dédiée à la découpe de la carotte de glace. Une saison supplémentaire en 2017/2018 permettrait de continuer le forage (à partir du même trou de forage) et d’atteindre les 350m à. Le carottier James Ross est actuellement en réparation au LGGE et sera opérationnel en 2017/2018.