Monitoring sismologique de la dynamique glaciaire en Terre Adélie, Est-Antarctique
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Monitoring sismologique de la dynamique glaciaire en Terre Adélie, Est-Antarctique

La sismologie est devenue ces dernières années une discipline en plein essor pour caractériser les phénomènes et processus environnementaux (houle, tempêtes, crues, inondations, érosion, avalanches, …) et en particulier toute la dynamique glaciaire, qu’elle soit marine ou terrestre. Les déploiements sismologiques effectués dans le cadre du projet IPEV-ARLITA en Terre Adélie (2009-2012, PI J. Bascou) [Barruol et al., 2013 ; Lamarque et al., 2015], et les déploiements effectués dans la région de la base belge Princesse Elisabeth [Lombardi et al., 2016], nous ont fait prendre conscience de l’extrême richesse des signaux cryo-sismiques et de leur potentiel pour étudier les nombreux aspects liés à l’activité glaciaire antarctique et à ses interactions avec l’océan : écoulement des glaciers, vêlage et dérive des icebergs, interaction glacier-océan, activité de la glace de mer. Par la détection et la localisation des sources sismiques générées par cette activité glaciaire, la sismologie permet ainsi d’ouvrir de nouvelles voies de recherche sur l’environnement et sur la réaction du système glaciaire face au changement climatique.

Nous proposons de focaliser ce projet sur la combinaison simultanée de la sismologie terrestre et de fond de mer pour étudier la dynamique côtière de la glace en Terre Adélie. Nous proposons également de démontrer l’intérêt des enregistrements sismologiques de fond de mer pour la détection et le suivi des mammifères marins [Dréo et al., 2018].

Dans un premier temps, nous proposons de nous focaliser sur une phase de faisabilité de quelques semaines (durant l’été austral 2019-2020) durant lesquelles nous déploierons des stations sismologiques simultanément à terre et en fond de mer. La cible idéale serait le glacier de l’Astrolabe dont le comportement et la géométrie ont déjà été bien caractérisés par plusieurs projets soutenus par l’IPEV (DACOTA PI E. Le Meur & ASUMA, PI V. Favier) [Le Meur et al., 2014] et dont la proximité de la base Dumont d’Urville et de celle de Cap Prud’homme permet de minimiser la logistique.

A plus long terme, ce projet vise à initier un projet multidisciplinaire de monitoring environnemental de plus grande ampleur qui combinerait observations sismologiques à des observations bioacoustiques et océanographiques de l’ensemble d’une zone côtière du continent antarctique. Ce projet basé sur des approches géophysiques, biologiques et océanographiques pourrait faire l’objet d’un projet ERC-SYNERGY à déposer ultérieurement.