À la recherche de la mouette blanche : une espèce sentinelle du changement climatique dans les zones les plus menacées et les plus reculées du Groenland – Phase II
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À la recherche de la mouette blanche : une espèce sentinelle du changement climatique dans les zones les plus menacées et les plus reculées du Groenland – Phase II

Les espèces vivant dans l’Arctique sont confrontées à de fortes modifications de l’environnement. Afin de prédire l’impact de ces changements sur les espèces endémiques de l’Arctique, une meilleure compréhension de leur biologie et de leur écologie est nécessaire. Un nombre limité d’espèces arctiques associées à la glace de mer peut agir comme espèces sentinelles de ces changements globaux, dont les réponses écologiques aux modifications environnementales méritent une attention particulière. C’est le cas de la Mouette ivoire (Pagophila eburnea), une espèce qui complète entièrement son cycle de vie dans l’Arctique et qui doit donc directement faire face aux changements profonds qui affectent l’Arctique. Dans une première phase de notre programme, nous avons proposé d’utiliser des approches complémentaires pour étudier la tendance démographique, le changement d’utilisation de l’espace et la charge de contaminants des espèces arctiques dans le cadre du changement climatique et d’autres modifications environnementales (c’est-à-dire une augmentation de l’exposition des oiseaux aux contaminants), avec la mouette blanche comme espèce d’étude de cas. Au cours de la phase précédente de deux ans de notre projet, (i) nous avons combiné des informations génétiques et génomiques (séquençage à haut débit) pour déduire la trajectoire démographique récente et la structure génomique des populations, (ii) nous avons modélisé la distribution des colonies de reproduction en fonction des conditions climatiques, et (iii) nous avons utilisé le suivi par GPS pour déduire les mouvements et la sélection de l’habitat du goéland argenté pendant la période de reproduction. Nous avons également effectué une étude préliminaire des charges de contaminants des mouettes d’ivoire dans ses derniers bastions de reproduction au Groenland en relation avec sa position trophique. Forts des premiers résultats obtenus, nous souhaitons, dans cette deuxième phase, poursuivre cet effort en améliorant et en augmentant les informations échantillonnées afin de répondre spécifiquement à certaines questions restées sans réponse et d’en développer de nouvelles. Globalement, l’approche complémentaire que nous avons développée dans ce projet devrait produire des informations biologiques fondamentales pour la conservation de la mouette blanche dans le contexte du changement climatique et de l’exploitation prévue de ses zones d’alimentation en mer.