Altérations du volume total de globules rouges et du volume plasmatique lors d’un confinement d’une année en Antarctique : effet de l’hypoxie
Introduction : Le vol spatial de courte durée induit une altération des volumes sanguins circulants, qualifiée « d’anémie du vol spatial » et caractérisée par une diminution du volume des globules rouges (RCV) et du volume plasmatique (PV). Cette altération hématologique est susceptible de perdurer lors d’une mission spatiale de longue durée et d’impacter la santé des astronautes, toutefois cette question reste inexplorée. D’autre part, lors de missions spatiales de longue durée, l’utilisation de l’hypoxie est envisagée pour des raisons techniques, cependant la sécurité de l’hypoxie doit d’abord être vérifiée car cette condition environnementale provoque de nombreuses modifications physiologiques chez l’homme, en particulier une modification des volumes sanguins susceptible d’interagir avec les effets hématologiques des vols spatiaux. Objectif : En utilisant le modèle du confinement en Antarctique comme un analogue terrestre de haute-fidélité pour les missions spatiales de longue durée, nous émettons l’hypothèse que 1) le confinement au niveau de la mer réduit le volume sanguin en diminuant simultanément RCV et PV, et 2) l’hypoxie chronique compense la diminution de RCV et exacerbe la diminution de PV induites par le confinement.
Méthodes : En utilisant une technique innovante et automatisée de rebreathing au monoxyde de carbone utilisable par les personnels hivernants, les volumes sanguins seront mesurés de façon répétée chez deux groupes de sujets hivernant à Dumont d’Urville (groupe niveau de la mer) ou à Concordia (3200m, groupe altitude).