Caractérisation et suivi des environnements et paléo-environnements des Kerguelen au moyen des amibes à thèques
En raison de leur position géographique, sous l’influence des vents d’ouest de l’hémisphère Sud et sous l’influence du courant circumpolaire Antarctique, les îles subantarctiques des Kerguelen sont un site d’expérimentation naturel parfait pour l’enregistrement des changements environnementaux récents.
Les amibes à thèques ont été étudiées en Antarctique et dans les îles subantarctiques au travers d’une petite centaine d’études. Dans l’archipel des îles de Kerguelen, elles sont décrites dans quatre études assez extensives en 1904, 1908, 1912 et 1981. Ces études révèlent la présence d’espèces cosmopolites dont quelques rares sont de distribution plus restreinte. Les proportions des différentes espèces et la composition des communautés dépendent du degré hygrométrique, du pH, de la température et de facteurs biogéographiques. Par ailleurs, les squelettes de ces amibes se préservent et sont donc des témoins des environnements du passé.
Ainsi, en caractérisant les contraintes environnementales des communautés d’amibes à thèques moderne, en définissant des espèces indicatrices de tous les sous-environnements identifiables il est possible de reconstituer les paléo-environnements récents et modéliser les changements importants opérant au cours des dernières décennies. Ainsi, le projet consiste en la mise en place d’un outil de caractérisation des changements environnementaux enregistrés dans les îles du subantarctique, basé sur l’observation des amibes à thèques préservées. Les objectifs du projet EnviKer sont ainsi de :
1) proposer une cartographie plus dense et plus exhaustive des communautés d’amibes à thèques dans les différentes unités du paysage des îles de Kerguelen tout en suivant, un gradient de précipitations Est-Ouest, un gradient de qualité et de quantité du substrat organique et inorganique. Le projet se concentrera tout particulièrement sur des analyses minéralogiques et de géochimie moléculaire pour définir de manière précise les caractéristiques du milieu. La diversité des amibes à thèques sera estimée tant par les techniques génétiques que des observations plus classiques. Pour chaque unité environnementale, nous définirons les espèces indicatrices.
2) proposer une reconstitution des paléo-environnements sur la base statistique de l’analyse des espèces indicatrices d’amibes à thèques extraites de carottes de sédiments. Dans les environnements lacustres les carottes étudiées sont celles récupérées par les projets PALAS et TALISKER pilotés par Fabien Arnaud et Damien Guillaume. Ces carottes bénéficiant de nombreuses analyses tant du point de vue de la chimie organique, moléculaire et inorganique, nous bénéficierons d’une base de données efficace pour l’inter-comparaison des paléo-environnements que nous reconstituerons avec les amibes à thèques. Nous complèterons les prélèvements avec des carottages courts dans les tourbières, sols et végétaux en coussins dans lesquels nous déploierons toutes les analyses possibles.
Suivre le projet Enviker :
De décembre 2021 à fin de février 2022, Dr. Eric Armynot du Châtelet, Dr. Ludovic Lesven et Dr. Emily Lloret,trois enseignants – chercheurs de l’université de Lille membres de l’équipe du projet, vous proposent de les suivre à bord du Marion Dufresne et dans l’archipel de Kerguelen. Tout au long des 3 prochains mois ils vous présenterons le voyage, les îles, l’histoire, la science … : tous les aspects de leur expédition.
Mercredi 1er décembre :
» Enfin nous partons vers l’archipel de Kerguelen après 15 jours de quarantaine à La Réunion. Emily Lloret, Ludovic Lesven et moi même Eric Armynot du Châtelet, embarquons enfin à bord du Marion Dufresne. Merci à vous pour votre intérêt à suivre cette expédition. Tout au long des 3 prochains mois nous vous présenterons, le voyage, les îles, d’histoire, la sciences, … tous les aspects de l’expédition. Vous trouverez ci-joint quelques informations concernant la lecture des fiches puis la première. »
» Pour nous suivre tout au long du trajet veuillez trouver une seconde lettre avec une carte de l’Océan Indien. Notre position est donnée dans le cartouche en haut à droite des lettres. Il vous suffira de les reporter dans la carte. Les coordonnées sont les longitudes et latitudes. Nous vous donnons deux cartes : une avec de nombreux commentaires, une seconde en pleine page. »
Jeudi 2 décembre :
» Nous partons vers le Nord en direction du bassin des Mascareignes. Nous vous proposons sa découverte au travers de son histoire géologique. »
Vendredi 3 décembre :
» Après quelques 500km vers le Nord nous atteignons l’îlot de Tromelin, récif à peine affleurant dans l’océan Indien. Curiosité géologique, havre pour les oiseaux, cet îlot est aussi marqué d’un épisode qui restera à jamais marqué dans notre histoire, relayé par de nombreux ouvrages et bandes dessinées. »
- Lettre 4 : Tromelin, un bout de récif perdu dans le bassin des Mascareignes
- Lettre 5 : Mais d’où provient l’ancre : Tromelin, une histoire terrible
- Lettre 6 : Dessin à l’encre de l’ancre
Samedi 4 décembre :
» Avec 2 jours au large de l’îlot de Tromelin nous avons eut le temps d’observer les oiseaux aux côtés de nos collègues ornithologues. Voici pour vous quelques observations. »
Dimanche 5 décembre :
« Suite à la demande de plusieurs d’entre vous, nous vous livrons quelques explications pour la lecture de la carte et le repérage de notre position. Les coordonnées (latitudes et longitudes) sont données dans le cartouche en haut à droite des courriers. Nous expliquons ici ce que sont les latitudes et longitudes, comment les utiliser et finalement pour ceux et celles qui veulent faire un petit calcul, un petit exercice. »
Lundi 6 décembre :
« Après une visite dans les îles éparse et l’îlot de Tromelin, nous sommes en route vers les îles subantarctique et l’archipel de Crozet. Nous vous invitons à une découverte de ces îles des Terres Australes et Antarctiques Françaises. »
Mardi 7 décembre :
« Après une visite dans les îles éparse et l’îlot de Tromelin, nous sommes en route vers les îles subantarctiques et l’archipel de Crozet. Nous vous invitons à une découverte de ces îles des Terres Australes et Antarctiques Françaises. »
Mercredi 8 décembre :
Jeudi 9 décembre :
» Nous sommes enfin sur l’archipel de Kerguelen. La nouvelle adresse mail est eric.armynot-du-chatelet@kerguelen.ipev.fr. Avant de se présenter devant la base de Port-aux-Français, le Marion Dufresne a effectué un tour dans le golfe du Morbihan pour des opérations logistiques. Nous vous laissons découvrir quelques vues de ce coin de Bretagne à 13 000 km de la métropole. »
» L’archipel de Kerguelen est grand Afin de pouvoir nous suivre tout au long de nos déplacements et nos travaux, nous vous proposons un carte avec quelques éléments de repères clefs. »
Mercredi 15 décembre :
» Quelques mots d’histoire. En 2021, c’est nous qui débarquons sur l’archipel de Kerguelen, mais en 1772, c’est Monsieur de Kerguelen qui le premier a aperçu l’archipel ! «
» Avec quelques jours de retard, nous vous livrons les premières vues de la base de Port-aux-Français. La base n’est pas bien grande, mais ce sera notre point de départ et notre de lieu de vie pour tous nos travaux. »
Vendredi 17 décembre :
« À peine arrivés sur l’archipel de Kerguelen, nous avons pu réaliser quelques prospections afin de repérer des sites d’échantillonnages. L’idée est de trouver le site idéal pour pouvoir reconstituer le temps, raconter l’histoire de l’archipel de Kerguelen, bien avant qu’il ne soit découvert. »
Jeudi 23 décembre :
» Premiers transits! Un transit est un déplacement sur l’archipel avec une ou plusieurs nuits dans les refuges lointains. Pour ce premier transit, nous gagnons le site Port Jeanne d’Arc qui, non seulement a un intérêt scientifique pour nos observations mais également a un intérêt historique et patrimonial. »
Vendredi 24 décembre :
Samedi 25 décembre :
Du lundi 27 au vendredi 31 décembre :
« À l’école, nous apprenons l’étagement de la végétation. On nous parle de gradients des plaines jusqu’aux étages alpins. Nous vous proposons ici de revisiter ces notions avec l’étagement observable sur l’archipel de Kerguelen dans un contexte de climat subantarctique. »
Du mercredi 5 au lundi 10 janvier :
» Si autant autour de la base de Port-aux-Français, l’univers est assez plat, le plateau Central est lui marqué par de profondes vallées creusées par les glaciers dans les coulées de laves. Avec ce long transit en direction de Val Travers, partons à la découverte de ces paysages imposants. »
Mardi 18 janvier :
« L’archipel de Kerguelen est une terre inhospitalière, que seule une poignée de personne peut parcourir chaque année pour le maintient d’une souveraineté, mais également (surtout pour nous) pour le soutient à la recherche scientifique. Néanmoins, il y a encore peu, quelques courageux ont essayé de transformer l’archipel pour y développer une économie adaptée. C’est en nous rendant sur les berges du lac Armor que nous découvrons une nouvelle facette de l’archipel de Kerguelen. »
Dimanche 23 janvier :
» L’archipel de Kerguelen est au coeur de la plus grande réserve naturelle marine et terrestre de France. Très protégée, pouvons-nous tout faire, partout? Pour découvrir la réponse, nous vous invitons à lire la lettre jointe à la découverte de la Réserve Naturelle. »
Du mercredi 26 au samedi 29 janvier :
» Vous attendiez des nouvelles, en voici en images. Vont donc suivre quelques lettres relatant la suite de nos opérations de terrain. Pour commencer, la péninsule Courbet est cette grande terre plate à l’Est de l’archipel. Pour quelques carottages au point le plus reculé de Port-aux-Français, nous en parcourrons une grande partie. Voici donc un résumé des 92 km réalisés en trois étapes. »
Jeudi 27 janvier :
» Le tour de la péninsule Courbet, contrairement aux terres quasiment désertiques du plateau central recèle une faune riche et mouvante. Voici une première découverte avec les otaries. »
» Continuons notre tour de la péninsule Courbet avec un tour des animaux emblématiques des Terres Australes : le Grand Albatros. En l’observant voler, c’est l’occasion de planer, l’occasion d’un rêve, l’occasion d’un poème, … mais peut-être pas celui auquel on pense. »
» Les lapins sont en nombres sur l’archipel. Nous prélevons des carottes, mais ce n’est pas pour eux. Partons collecter cette fenêtre sur l’histoire. »
Vendredi 28 janvier :
» La géologie est une machine a voyager dans le temps et dans l’histoire. Les carottes du Cap Noir nous en donneront une tranche. Un peu plus loin, ce sont des grains de sables et des gros galets qui nous expliquent la formation de certains des littoraux de l’archipel de Kerguelen. Mais pour tout comprendre, il faut également observer les manchots ! »
12 février 2022
13 février 2022
» En métropole dans nos activités du quotidien, dès qu’il y a des charges lourdes à porter ou une grande distance à parcourir, nous avons recours à la voiture. Loin de la métropole dans un archipel du sub-antarctique tel que celui de Kerguelen, ce n’est pas forcément identique. Découvrons les moyens de transports de l’archipel. »
« Partir à l’aventure à bord de l’Aventure, c’est toute une aventure. L’Aventure est un bateau qui sera un moyen de transport incontournable dès que nous aurons à travers le golfe du Morbihan et économiser quelques jours de marche. Partons à sa découverte. »
11 février 2022
14 février 2022
15 février 2022
19 février 2022
» En 2019, nous avions collecté des mousses tout au bout de la Pointe Suzanne. Il fait beau, le vent n’est pas trop fort. C’est décidé, avec quelques bons randonneurs, nous partons de nouveau collecter des échantillons pour voir si il y a eut une évolution en 2 années. Avec un objectif scientifique, c’est encore une fois l’occasion de très belles observations. »
» Des cristaux verts et noirs en petites masses dans les basaltes, ce n’est pas classique. En les regardant attentivement, ils révèlent une histoire ancienne qui a début loin sous nos pas. »
23 février 2022
» Toutes les meilleures choses ont une fin. Le 23 février, le Marion Dufresne passe nous récupérer; nous devons quitter l’archipel de Kerguelen. C’est le début d’un long retour vers La Réunion. Pour clore ce passage sur l’archipel voici une petite synthèse en carte de tous les échantillons collectés. »
24 février au 6 mars 2022
» Le retour à La Réunion pourrait être long. Dans un agenda, c’est vrai, mais l’activité à bord du bateau permet de varier les plaisirs entre tête à tête avec nos ordinateurs et participer à la mission océanographique. Effectivement cette fois-ci le Marion Dufresne n’est pas qu’un transport, il est un support pour une mission océanographique pendant laquelle nombre de collègues étudient de nombreuses facettes de l’océan. C’est l’occasion d’échanger et de réaliser de nouvelles découvertes. »
5 mars 2022
» Dernier volet de la série; nous sommes de retour à La Réunion. Au petit matin, le Marion Dufresne est entré dans le port du Port (ville portuaire réunionnaise). C’est l’occasion de dernières images. »